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Rénover un toit-terrasse

Si la toiture inclinée domine largement le paysage des maisons françaises, certaines constructions (maisons d’architecte, par exemple) ont un toit plat, appelé toit ou toiture-terrasse. Ce type d’ouvrage peut aussi se rencontrer sur une partie seulement du bâtiment : une extension, un garage… Plus encore que la toiture inclinée, le toit-terrasse est très technique. L’étanchéité doit être parfaite, sinon il y a risque de créer des infiltrations à l’intérieur du bâtiment qui peuvent prendre rapidement des proportions inquiétantes. Il faut également empêcher le développement de végétaux dont les racines viendraient percer l’étanchéité. Tout cela nécessite un entretien régulier et approfondi qui garantisse la bonne tenue dans le temps de la toiture-terrasse.

Diagnostic de l’existant

Le toit-terrasse exige une étude approfondie avant toute rénovation. Il est fortement recommandé de faire appel à un couvreur-étancheur, qui saura évaluer les risques et préconiser les bons travaux.

Voici quelques points essentiels de ce diagnostic.

– L’analyse comporte une étude du support, c’est-à-dire de la structure générale de la maison. Est-elle adaptée au toit-terrasse existant ? Présente-t-elle une certaine marge de manœuvre en termes de charges admissibles ou faudra-t-il trouver une solution qui n’ajoute pas de poids supplémentaire ? A-t-elle subi des dégâts des eaux liés à une mauvaise étanchéité ?

– L’étanchéité elle-même fait l’objet d’une étude approfondie. Si elle est très endommagée, il faudra déposer l’intégralité de l’existant pour refaire à neuf. C’est le cas lorsque la surface est fortement fissurée ou présente des cloques importantes. En revanche, si les pathologies sont moins marquées, une réparation sera éventuellement possible. Toutefois, tous les revêtements de toits-terrasses ne peuvent être réparés facilement. Ainsi, l’asphalte ou le bitume peuvent être conservés, mais la mousse de polyuréthanne projetée sera déposée. Les membranes ou enduits peuvent être laissés en place, mais serviront de support à un nouveau revêtement.

L’évacuation des eaux

La première opération à réaliser pour contrôler l’état général d’une toiture-terrasse est de vérifier que l’eau s’évacue correctement. La surface doit présenter une légère pente, généralement autour de 2 %, pour éviter la stagnation. Un drainage conduit les eaux recueillies vers les évacuations. Il faut s’assurer du bon état de ces dernières, qui ne doivent pas être obstruées ni endommagées.
L’installation ou le remplacement des grilles à l’entrée des conduits d’évacuation (crapaudines), voire le remplacement de certaines parties des descentes de toit, peuvent constituer une première étape de rénovation qui améliore la résistance à l’eau de la toiture.

L’isolation

Isoler le toit-terrasse peut être une excellente cause de rénovation. En effet, en l’absence d’isolant ou si celui-ci est trop ancien, les déperditions thermiques sont considérables. L’isolation s’effectue généralement par l’extérieur, avec une laine minérale ou du polystyrène (l’isolant doit être conçu pour l’extérieur). L’isolant sera protégé contre les condensations excessives à l’aide d’un pare-vapeur placé contre la maçonnerie. Il faut veiller à en choisir un adapté à l’hygrométrie de la région.

La protection de l’étanchéité

Quel que soit le procédé d’étanchéité retenu (voir équipements de toiture), il doit être protégé contre les agressions extérieures. Certains produits sont auto-protégés. Si ce n’est pas le cas, il faudra placer une protection lourde directement après la mise en œuvre de l’isolant. Il peut s’agit d’une dalle de béton armé sur lit de gravier, de pavés sur lit de sable ou encore de dalles sur plots.

Du toit-terrasse à la terrasse

Et si la rénovation de la toiture-terrasse était l’occasion de se créer une vraie terrasse ? Imaginez que vous déjeunez en été sur le toit du garage, ou que vous prenez le soleil sur le toit de votre maison ! Mais attention, pour cela, des travaux sont nécessaires. Pas question, en effet, de circuler sur un toit-terrasse qui n’est pas prévu pour. Deux solutions sont possibles : soit une protection lourde, mise en œuvre sur l’étanchéité, soit des dalles sur plots, reposants sur l’étanchéité.

Dans tous les cas, il faudra s’assurer que la structure de la maison est capable de supporter cette charge. Un diagnostic approfondi par un professionnel s’impose.

La toiture végétalisée

Très tendance à l’heure où les architectes et le grand public recherchent une plus grande proximité avec la nature. La toiture végétalisée proprement dite n’est pas un jardin en hauteur, mais un mode alternatif de couverture. Elle est composée d’une étanchéité, protégée par un film contre les pénétrations racinaires. Un substrat est ensuite mis en place, dans lequel les végétaux s’épanouiront. On choisit généralement des plantes ne demandant pas d’entretien (sedums, plantes grasses…), avec un développement extensif et une capacité à combattre les végétaux parasites. La toiture jardin, quant à elle, est circulable. Elle comprend des épaisseurs de terre bien plus importantes (jusqu’à un mètre, voire au-delà).

Le principe de réalisation est similaire à celui d’un toit-terrasse, mais les charges sont bien plus considérables. Il faut en effet compter entre 200 et 300 kg au m² (contre une centaine en toiture végétalisée), en incluant les charges de neige, le poids de la terre mouillée, celui des personnes circulant sur le toit. La réalisation de ce type de toiture est donc plus fréquente en construction neuve, lorsque la structure de la maison est dimensionnée pour. Mais elle peut être pertinente par exemple dans le cas de la création d’une extension.

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